Certaines situations familiales sont si nouées, si douloureuses, que les relations duelles en deviennent, pour un temps, inenvisageables sans la médiation d'un accompagnant. Au fil du temps, pour combien d'enfants la porte de l'Association «Au Moulleau avec Vincent de Paul » s'est-elle ouverte, faisant entrer, dans leurs existences malmenées, la possibilité d'un avenir?...

Tour à tour préventorium, aérium, centre pour orphelins, puis établissement à caractère social, cette superbe propriété des Filles de la Charité a toujours offert à ses « pensionnaires » un temps et un lieu de reconstruction de soi, une convalescence physique ou psychologique.

Aujourd'hui, la MECS (Maison d'Enfants à Caractère Social), soutenue par le Conseil Général de la Gironde, accueille 47 garçons et filles âgés de 3 à 21 ans. Le bâtiment qui leur est destiné propose des chambres personnalisées, de faible capacité (de un à trois lits) et de petites salles communes, confortables et chaleureuses, propices aux échanges et à la sérénité. Dans cet hébergement complet, il s'agit de recréer un sentiment d'intimité et de familiarité, malgré les contingences de la vie collective. Les travaux de modernisation qui débuteront très prochainement, amélioreront encore les locaux existants.

Les enfants et adolescents qui y résident après une décision de justice, le font pour des durées variables, selon leurs besoins et  parcours. Fidèlement aux valeurs vincentiennes,  chacun est pleinement considéré dans son individualité, avec ses croyances et sa culture, mais aussi ses blessures. Son histoire.

C'est pourquoi les professionnels présents ici travaillent de concert : éducateurs, psychologues, maîtresses de maison et personnel chargé de la logistique et de l'entretien répondent tous, selon leurs attributions, au projet associatif de l'établissement. Ils n'ont pas la prétention de tout résoudre, mais la volonté de proposer un cheminement accompagné. Avec bienveillance et lucidité, ils offrent un apaisement, tout en amenant progressivement les jeunes - parfois très jeunes ! -   à accepter un cadre restructurant. Cette appropriation des obligations et des devoirs fait partie du processus de normalisation d'une vie où le passé devient surmontable, le présent sécurisé, l'avenir possible…